Forum pharmaceutique international de Dakar : L’afrique va se pencher sur les défis pour une souveraineté

Le continent africain dépend à plus de  95% de l’extérieur notamment des pays occidentaux et asiatiques dans la production de médicaments. C’est d’ailleurs le continent qui produit le moins  dans ce domaine. En 2021, le marché du médicament mondial se chiffrait à 1 531 milliards de dollars et l’Afrique n’a produit que 25 milliards de dollars. 150 000 milliards  de perte pour l’Afrique. Cette dépendance accrue ne saurait se poursuivre. En attestent les circonstances que ces pays ont connues avec la pandémie de coronavirus. L’Afrique a donc besoin d’une souveraineté pharmaceutique pour mieux asseoir  la santé de sa population.  Dans ce sillage les acteurs vont se pencher sur les défis et opportunités du 1 au 4 juin. Dakar va abriter  le 22e forum pharmaceutique international. L’idée de cette rencontre  est de créer un cadre approprié d’échanges et de réflexions. 25 pays et plus d’un millier de participants, seront représentés. Pour assurer la souveraineté pharmaceutique, il faut 3 facteurs notamment le volume, le coût de production mais aussi la protection de la production locale. En Afrique, il y’a des disparités. Des pays qui font la différence comme la Tunisie, l’Egypte, le Maroc, l’Algérie où 80% de la consommation sont produits localement. Par contre pour les autres pays, c’est encore très faible.
 
« L’une des ambitions les plus importantes est de se doter d’une plateforme qui va permettre à toutes les entités de pouvoir réfléchir et faire des propositions à l’autorité politique pour que cette souveraineté pharmaceutique puisse être une réalité » a expliqué le docteur Ameth Niang, président du comité d’organisation du forum et président de l’ordre des pharmaciens du Sénégal. Selon lui, l’industrie pharmaceutique constitue les moyens les plus sûrs pour que l’Afrique puisse se doter de la capacité à pouvoir produire pour elle-même et par elle-même. On ne peut pas parler de santé sans parler de médicaments qui occupent une place assez importante dit-il. « La souveraineté pharmaceutique constitue une exigence. C’est ce qui pourra rassurer les africains. Lors de la Covid 19, on a vu lors de l’interdiction de certains produits, la France s’est rétractée pour dire que ses produits ne feront plus l’objet d’exportation. C’est pour répondre aux besoins de santé des populations. Donc pourquoi pas nous ne pouvons pas réfléchir par rapport à ce qui devrait nous permettre d’assurer cette souveraineté-là. Le marché pharmaceutique sénégalais représente 160 milliards d’importation » explique le président de l’ordre.
 
Des défis ont été identifiés. Il faut les relever pour arriver à une souveraineté pharmaceutique. « On ne saurait développer l’industrie pharmaceutique en se limitant aux marchés nationaux. L’Afrique est obligée de s’organiser en pôle pour aller vers la souveraineté pharmaceutique » a expliqué le docteur Assane Diop, président du syndicat des pharmaciens du privé. Selon lui, il s’agit de faire de sorte que le Sénégal puisse être la terre d’où partira le développement de l’industrie pharmaceutique africaine. Il faut au sortir de cette édition, que l’Afrique puisse être indépendante en matière de médicaments. A noter : « La production de médicament est une chaîne de valeur il y’a le fabricant, les centrales d’achat et il faut une bonne collaboration entre le privé et le public. Le privé a les moyens pour aller vers l’industrie pharmaceutique si c’est financièrement parlant mais l’Etat doit accompagner en mettant en place un environnement des affaires. Il faut noter qu’il ne sera pas question pour les pays qui viennent de commencer de concurrencer les géants mais de collaborer avec eux via un transfert de technologie  et surtout avec des mesures incitatives que l’Etat doit prendre ».

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